Covid 19 Jour 26 et 27 du grand confinement (Dimanche et Lundi)

C’est le week-end de Pâques, chocolats et jour férié, pas de messe bien sûr, mais le coeur y est.

C’est le temps idéal pour recevoir des amis, faire un bon petit plat, aller en pique-nique prendre un peu l’air. Organiser une petite chasse aux œufs au bord de l’eau, en cachant des chocolats dans les massifs et les fleurs, puis jouer au foot dans l’herbe, torse nu, et finir par une sieste dans l’herbe…. Aller au cinéma le lendemain ou la veille, faire aussi un bon petit restaurant : Je conseille d’ailleur le Tuk Tuk de Saigon, à Torcy, tenu par un Français d’origine indochinoise, qui propose une des meilleures cuisine asiatique du soin, la fraîcheur en plus !

Mais non, ce schéma traditionnel est mis à mal par le Covid-19, je me fais du mal ! Ce sera quand même petits plats et gâteaux avec le peu de farine qui me reste… Connexions en Visio avec les proches et mon canapé pour la sieste, en lieu et place de l’herbe fraîche après le pique-nique !

Question œufs je préféré finalement les « Mon Chéri », au contenu bien plus parlant pour les adultes n’est ce pas ?

Image Pixabay, faut bien rêver

Covid 19 Jour 12 du grand confinement (Samedi)

Comme d’habitude après les routines du matin, c’est l’heure de la promenade du chien qui va me garantir un capital minimum d’environ 2500 pas, d’après ma montre Samsung Galaxy Gear. A la fin de cette journée j’aurai au conteur 6500 pas, pas mal. Je pense que faire plus c’est possible, mais est ce raisonnable en cette période de Virus coriaces ?

L’ambiance change imperceptiblement lors de cette ballade quotidienne avec Tomy : Les autres chiens se cachent, ou ont changé leur routine : Madame Toutou Chic est invisible, Maîko, l’ultra petit Berger Allemand également, la petite boule de poils noire de la taille d’un chat aussi (je ne connais pas le nom de cette petite chienne), et d’autres également. Je soupçonne le clan des Mamies à chiens de se regroupe à heure fixe, bien plus tôt que moi, le noctambule. Le paysage aussi change, la pelouse par exemple est laissée à l’abandon, et pousse, avec ses fleurs sauvages, ses herbes folles. Les voitures garés le long de la rue se sont maintenant drapées d’une fine couche de poussière blanche.

La météo annonce un temps plus froid pour les jours à venir, le gouvernement allonge le confinement jusqu’à mi-avril au minimum. Les cas critiques inondent maintenant les hôpitaux, et ça ne fait que commencer . Un cas sort du lot : la Seine Saint Denis est particulièrement critique, des médecins demandent d’arrêter l’hécatombe, et de faire intervenir l’armée, pour sauver des vies… Il se tuent entre eux sans même en avoir conscience en somme, tout ça pour aménager le confinement à leur sauce, et provoquer les forces de l’ordre ?

Les chiffres du jour :

2000 décès, bientôt, en France liés au Covid 19

1 000 000 de franciliens sont partis en province… (données des Téléphones portables)

1 milliard de masques commandés en Chine pour les besoins de l’épidémie, un pont aérien pour les acheminer…

Covid 19 jour 10 du grand confinement (Jeudi)

Je promène le chien pour sa première sortie de la journée : Le temps est frais ce matin et ensoleillé en même temps., comme je l’aime (le temps… 🙂 ). Les oiseaux sont bruyants ce matin, veulent-t-ils me faire honneur à mon passage ? Non, c’est juste qu’il n’y a pas un chat dans la rue, pas une voiture, tout au plus un autocar vide au bout de la rue, qui assure son service régulier, fantomatique. L’atmosphère à changé aussi, les rares piétons ont assombri leurs attitude, les regards, et sans doute moi aussi. Maintenant j’essaye de transmettre une vraie « positive attitude », une énergie qu’ils semblent tous avoir rentré dans leurs épaules…

Eyjafjallajökull (prononcez « en Fiat ça roule »), ce mot vous rappelle peut-être quelque chose ? Oui, c’est bien le volcan Islandais qui à cloué au sol tous les avions de ligne : c’était en 2010. Et bien aujourd’hui, c’est un virus minuscule qui renouvelle cet exploit et remporte la couronne, 10 ans après. Le ciel est vierge des traînées de condensation qui apparaissent au bout des réacteurs dès 8000 mètres, si la température dépasse les -38°degrés (source wikipédia !).

Plus rien dans le ciel, un vrai ciel bleu et quelques oiseaux… Cela signifie aussi moins de pollution et cela se ressent.

Au dessus de Brisbane, Australie c’est exceptionnel : trainée de condensation… Arc en Ciel !

1 | Covid 19 Journal d’une Fleur dans les Terres Australes

24 MARS 2020 – Australie | Northern Territory | 0,16 hab./km2

De la Fleur des Terres Australes, 20 Ans : Ce matin je me réveille à 8h la boule au ventre mais je n’ose ouvrir les yeux qu’à partir de 11h. Quand finalement je décide de quitter le monde des rêves et de les ouvrir, une pluie de notifications alarmistes s’abat sur moi : « vol AUH-CDG annulé », « Ethiad annule tous ses vols internationaux » « 22,230 cas confirmés en France » La réalité ne connait pas les réveils en douceur. S’en suit un café au goût plus amer que d’habitude et une question traînant dans l’atmosphère alourdie « Et maintenant quoi? » Voilà comment une journée que je pensais passer à préparer mon sac pour le retour en France s’est transformée en journée « retour à la réalité » La réalité ne passe pas par quatre chemins quand elle décide finalement de s’exprimer, elle hurle.

La réalité, ma réalité, de fait, la voici: Je vis avec mon copain dans une share house comptant une cinquantaine de personnes, au milieu du désert australien et d’une pandémie mondiale rien que ça. Je passe mes journées à me frayer un chemin au milieu de cette cinquantaine de personnes, le cœur s’emballant à chaque raclent de gorge, à chaque toussotement que je pense percevoir. J’ai impression d’être la seule qui prend la mesure de la situation, la seule à appliquer les gestes barrières recommandés, à me laver les mains jusqu’à l’os. Appelez ça Paranoia, appelez ça réaction démesurée, mais que croire lorsque d’un bout à l’autre du monde le mot « Corona » (et c’est pas une marque de bière réputée…)change de couleur? Ici, il prend la couleur de l’argent, ne signifie pas maladie mais perte d’emplois et changement de plans. Là bas, il signifie pneumonie, hôpitaux surchargés et peuple confiné. Je ne parviens plus à digérer ma panique non partagée, la vision trouble, le cœur déchaîné je pars m’isoler. Une fois calmée, l’arrière goût dans ma bouche est celui de la culpabilité.

Je ne suis pas un cas à risque et je suis Française. Ces deux facteurs font sans doute de moi la personne la plus chanceuse de la cinquantaine de personnes avec qui je vis, et je suis pourtant la seule qui panique.

Un des éléments de cette équation n’est pas juste mais je ne parviens pas à discerner lequel. A suivre…

COVID 19 Jour 2 du confinement

18 Mars 2020 Hier j’étais encore au bureau… Jusqu’à la mi-journée.

Pour aller au bureau en voiture c’est la traversée d’une partie du « 93 », de Montfermeil vers Pantin, via Le Raincy, Les Pavillons sous Bois, Bondy, Romainville, Pantin et enfin La Villette. Bonne surprise, ça roule de façon idéale, ce qui change, c’est ces conducteurs avec un masque, et leurs regards, un mélange d’interrogation et de… sidération? Dur à définir.

Les piétons aussi ont changés, plus éparts, certains avec un masque, et d’autres des écharpes un peu plus relevées sur le nez que d’habitude… sauf à l’entrée des grandes surfaces, sur ma route, qui ne vont pas tarder à ouvrir.  Horrible à voir car maintenant nous savons qu’un attroupement est un milieu à risques.  Ce soir j’ai été faire quelques courses à mon hyper habituel : pas de queue, des rayons presque vides sur les produits de base, mais j’ai trouvé quand même ce que cherchait. A la caisse du Cellophane partout pour protéger un peu les hôtesses de caisse. le gars devant moi, me demande de patienter car il a oublié « un truc » : je le vois revenir avec 3 packs de Petits Suisses.  Il y avait déjà sur le tapis, 4 packs de yaourts nature, 3 pots de fromage blanc de 1 kilos et d’autres choses : La peur irrationnelle rend égoïste. Ça y est nous y sommes c’est la guerre, comme le dit notre patron, euh pardon président Macron, et il a raison.