Covid 19 jour 10 du grand confinement (Jeudi)

Je promène le chien pour sa première sortie de la journée : Le temps est frais ce matin et ensoleillé en même temps., comme je l’aime (le temps… 🙂 ). Les oiseaux sont bruyants ce matin, veulent-t-ils me faire honneur à mon passage ? Non, c’est juste qu’il n’y a pas un chat dans la rue, pas une voiture, tout au plus un autocar vide au bout de la rue, qui assure son service régulier, fantomatique. L’atmosphère à changé aussi, les rares piétons ont assombri leurs attitude, les regards, et sans doute moi aussi. Maintenant j’essaye de transmettre une vraie « positive attitude », une énergie qu’ils semblent tous avoir rentré dans leurs épaules…

Eyjafjallajökull (prononcez « en Fiat ça roule »), ce mot vous rappelle peut-être quelque chose ? Oui, c’est bien le volcan Islandais qui à cloué au sol tous les avions de ligne : c’était en 2010. Et bien aujourd’hui, c’est un virus minuscule qui renouvelle cet exploit et remporte la couronne, 10 ans après. Le ciel est vierge des traînées de condensation qui apparaissent au bout des réacteurs dès 8000 mètres, si la température dépasse les -38°degrés (source wikipédia !).

Plus rien dans le ciel, un vrai ciel bleu et quelques oiseaux… Cela signifie aussi moins de pollution et cela se ressent.

Au dessus de Brisbane, Australie c’est exceptionnel : trainée de condensation… Arc en Ciel !

Mon premier pays, c’est mon enfance

Mon frère et ma sœur sont nés à Santa-Fé, ils sont arrivés en France à l’âge de 2 ans et 1 an à peine, en 1966. Ils ne se souviennent de rien. Pour ma mère c’est une impression de froid et d’humidité, comparé à Santa-Fé où il faisait encore chaud. Dans ces bagages, elle ramenait ustensile de cuisine, de quoi faire à manger sans faire d’achat pendant au moins deux semaines et très peu d’habits adaptés à la saison.

Moi, je suis née en France, dans le petit village d’Île de France où mes parents s’installèrent, deux ans plus tard à Puiseux-en-France en mai 68, pleine période de binage de betteraves et de révolte étudiante…

J’ai toujours eu cette impression d’être née dans ce village par hasard, une erreur de parcours, un revers du destin. Cette terre n’est pas la mienne ni celle de mes ancêtres.

Quelle déception pour mon père d’avoir une autre fille ! Et comme pour y remédier, il me donna un prénom qui lui rappelle son pays, sa mère. Je porte ainsi toute une partie de l’histoire familiale, comme un héritage. Par mon prénom, il voulait ainsi mettre en avant son éloignement et son attachement à sa mère, à son pays. Il me faisait ainsi l’héritière de l’identité de sa mère, c’est aussi ce vers quoi je devais tendre. Après moi, deux autres filles naquirent.

La règle primordiale de vie, établie par mon père, était claire et simple, à la maison tout le monde parlait espagnol, à l’extérieur le français. Je jouais à l’extérieur je parlais français, je rentrais pour manger ou aider ma mère je lui parlais en espagnol, à de rares exceptions comme les devoirs je parlais en français. Mes sœurs, mon frère et moi apprîmes à parler les deux langues en même temps grâce à cette règle de vie. Continuer la lecture de « Mon premier pays, c’est mon enfance »