
Mon conjoint, ce nouveau collègue
Télétravailleuse : Depuis le 17 mars 2020, nous avons tous du nous réadapter à une nouvelle forme de travail plus ou moins voulu. Une d’elle est le télétravail. Pour ma part comment dire ? Mon salon : c’est mon bureau, ma table du salon : mon bureau et mon collègue : mon conjoint.
Droit de réponse (le conjoint) : Relégué dans la chambre de ma fille (en confinement au Vietnam en ce moment), avec un grand bureau et de l’informatique connectée sur deux écrans s’il vous plait. Dans un coin, une charmante petite photo de ma fille et de Chris (Krich comme on l’appel au Népal :-), ils sont passés par là avant d’arriver au Vietnam, en franchissant au passage le Col du Thorung La dans les Himalayas… et dire que sur la photo ils n’étaient pas encore les voyageurs avertis que je vois à travers Whatsapp, l’application de messagerie de Facebook). Ils sont partis quand le Covid19 n’était qu’une petite grippette chinoise, pour être bloqués aujourd’hui, rattrapés par une pandémie mondiale… Bref je sors un peu du sujet.
Télétravailleuse : Comment faire au bout de six semaines de confinement pour marquer la distanciation entre vie personnelle et vie privée ? Je parlais rarement de mon travail à mon conjoint et vice versa. Mais ne voilà pas que je lui parle de ce que je fais de ce qui m’énerve et qu’il me répond ! On se met à faire des pauses café pour parler de la direction et refaire le monde ! De se dire qu’il faut qu’on se réunisse pour les prochaines vacances afin de définir une nouvelle stratégie car la question est partir ou ne pas partir ? Et que l’on planifie les prochains échanges sur Skype avec la famille.
Droit de réponse (le conjoint) : Je constate que sans doute nous pourrions travailler ensemble tellement nous nous complétons à ce sujet. Nos connaissances sont également très complémentaires. 1/ Je jalouse les logicels de gestion que son employeur met à disposition, ce qui augmente énormément la productivité… Et permet de ne pas remplacer les employés partant à la retraite, sans doute. 2/ Il est vrai que les employés non fumeurs ont le droit de faire des pauses Can Can eux aussi, le contraire serait dingue, surtout que sans cigarettes c’est pas mortel ! 3/ Les vacances en Camargue ? Entre autres options pourquoi pas ! 4/ Pour moi c’est une période ou le travail en profondeur est possible, ou je suis plus disponible, de toute façon mes clients ont la tête ailleurs…
Et les vrais collègues, les autres ceux que l’on va retrouver après tout ça ? Eh bien, que nous faisons une réunion en visioconférence, on se dit « prends soins toi, je t’embrasse, bisou (!) » même aux managers !
Droit de réponse (le conjoint) : « Prenez soins de vous » une expression qui me met mal à l’aise même si elle est empreinte d’empathie et de bons sentiments. Mais enfin quoi, sorti du bureau on est donc « seul », on traverse la tempête, et puis si l’on est encore vivant on se retrouve au bureau c’est bien ça ? Ou est passé le sens du collectif ? C’est justement là ou on devrait s’impliquer collectivement. Suis-je le seul à ressentir cela?
Mais qu’est ce qui ce passe ?
Et pour vous c’est comment ?
